The party doesn't start 'til I walk in [pv. Aria Mizuno]

Si Haerin aurait souhaité quelque chose sur le moment, ç'aurait été que les oiseaux se taisent, que le soleil disparaisse de l'horizon et que le sol terreux se montre plus amical avec ses pieds.
Ou, mieux encore, que la plaie béante sur sa cuisse gauche ne se referme immédiatement. Ç’aurait été incroyablement pratique, vraiment.

Bon, honnêtement, elle n'avait pas prévu de commencer un combat. Pas vraiment. Quoique le bougre qui l'avait blessée, accompagné de sa clique, s'était montré particulièrement impoli et détestable… Alors Haerin avait lancé le premier coup. Pour finalement se retrouver avec un muscle méchamment coupé. La blessure était nette, mais le sang coulait à une vitesse inquiétante. Elle ne donnait pas une heure avant que sa bottine ne nage dans son propre sang. Une perspective ô combien réjouissante.

Et c'était sans parler de la douleur lancinante qui l'assaillait. Si Haerin marchait en cachant le plus gros de son inconfort, elle avait très très envie de sortir des insultes plus imagées les unes que les autres. Autant à qu'à l'imbécile qui l'avait blessée, qu'à elle-même – pour l'avoir sous-estimé.
Ce n'était décidément pas sa journée.


Les idées amères, la jeune fille continua d'un pas déterminé. Elle avait besoin de soins. Et vite. De points de sutures, en particulier. Elle avait déjà nettoyé la plaie avec un fond d'alcool « emprunté » (elle aime se le dire) à un ivrogne. L'expérience, comme pour toutes les autres fois, avait été désagréable. Le reste serait pire. Mais nécessaire.

Heureusement, la jeune demoiselle pouvait apercevoir le bois s'éclaircir, les arbres s'espacer les uns des autres au fil de ses pas et le soleil filtrer plus aisément encore au travers des feuilles. L'esquisse Elle grommela, broncha et serra des dents.  Elle était fatiguée, souffrante et il était grandement temps qu'un brin de civilisation ne se montre.

Haerin tenta d'accélérer, le pas lourd et plus lent qu'à son habitude, mais elle savait que le risque d'amplifier le flux sanguin était présent. Fort heureusement – et enfin, le sol sombre de la forêt laissa place à une terre plus poussiéreuse et claire. Et, bien sûr, l'entrée d'un village était là.

Elle ne prit pas le peine de prêter attention aux détails, ou même aux quelques personnes présentes sur les lieux ; elle relâcha toute pression et s'effondra à même le sol. Pour finalement prendre la peine de grommeler quelques mots.


“ Hey,  au cas où quelqu'un n'aurait rien à faire ou s’ennuierait, j'aurais besoin de quelques soins. (Elle passa une main d'un geste las pour désigner sa plaie). Ou alors je peux aussi me laisser me vider de mon sang, c'est bien aussi. J'espère que vous aimez les cadavres ! ”


Son humour sec et sa voix pleine de fatigue trahissaient à eux seuls l'humeur dans laquelle elle était. Ainsi que la première impression déplorable qu'elle offrait. Mais, en toute franchise, Haerin n'en avait rien à cirer sur l'instant.

A partir de là, elle ne bougea plus.